Habiter Vancouver / Parentalité

La grossesse à Vancouver – partie 1

Quand on décide de se lancer dans un projet de grossesse en étant immigrée dans un nouveau pays, ça peut être assez déstabilisant. On ne maîtrise pas forcément l’entièreté du système médical, on ne sait pas bien comment est pris en charge le suivi et, si on ne connait personne qui est passée par là, on ne peut pas se tourner vers les amies/famille pour savoir quoi faire administrativement quand on est bloquée. Comme je suis un peu têtue et que je voulais trouver par moi-même, après avoir navigué un peu au hasard et appris en peu de temps, voici un petit article récapitulatif sur mon parcours : les trois premiers mois de ma grossesse et mon début de montagnes russes.

Un test positif

Dans cette série d’articles qui s’en vient, j’ai décidé d’être la plus transparente possible. En étant un peu perdue face à l’immensité de la maternité dans un pays pas totalement inconnu (mais dans ce domaine oui), j’ai cherché encore et encore des témoignages qui ne montraient pas des choses parfaites. Et, bon, ce n’était pas toujours simple…

Alors pour cet article 1 : je commence par le tout début. Le test est positif. Le sourire est jusqu’aux oreilles, j’ai cette chance d’avoir espéré ce résultat*, la joie est incommensurable pendant quelques jours et puis : un sentiment de vide intersidéral est né en moi : je fais quoi, maintenant ?

Premier réflex de française, j’ai appelé un médecin. En France, je crois, il arrive souvent qu’on fasse une petite prise de sang pour confirmer la grossesse et vérifier que tout va bien. Une sorte de petit check-up histoire de vérifier qu’on ne s’emballe pas pour rien.

Ici, le médecin avait l’air surpris que je l’appelle. Il m’a dit 3 fois « congratulations », puis m’a dit « non, si le test est positif, vous n’avez rien à faire, c’est que vous êtes enceinte ». Okay… Mais donc, et maintenant ? « Je vais vous envoyer des fichiers numériques pour savoir quoi manger et de la documentation sur la grossesse en général. Et on se reparlera pour les prochains tests ». Et c’est tout. Pas de date, pas de futurs rendez-vous fixé, pas de « attends on va t’aider ». Rien. Mon trouble était presque plus grand qu’avant l’appel. J’ai eu l’impression que tout ce que j’avais à faire, c’était attendre que le temps passe. Impossible pour moi.

Source : pixabay

Se renseigner

J’ai donc pris mes soirées et week-ends pour chercher : qui pour m’accompagner ? (en tant que française toujours, je cherchais « trouver un/e gynécologue à Vancouver » comme je l’aurais fait en France), quelles sont les prochaines étapes ? Le congé maternité ou parental, comment ça fonctionne ? Financièrement, la question des congés, arrêts maladie ou autre joyeuseté, c’est un peu l’inquiétude numéro 1 en Colombie-Britannique. Les loyers sont tellement chers, on ne peut / veut pas trop se permettre de perdre des salaires dans des arrêts de travail. Donc je m’étais renseignée en amont de la grossesse, et j’ai eu quelques pistes, mais je vous en reparlerai dans les prochains articles.

Pour le suivi de grossesse en Colombie-Britannique, et attention je précise car ce n’est pas partout pareil au Canada, vous pouvez être suivie principalement par un médecin de famille, ou une sage-femme. En cas de complications, un/e gynécologue peut entrer dans la danse et vous suivre de plus près. Pour trouver une sage-femme, je vous conseille ce site, onglet « find a midwife », qui permet d’être en contact avec les cabinets et de trouver sa perle rare. C’est vraiment comme ça que j’ai fait, un peu au petit bonheur la chance et je suis tombée sur des perles (qui elles, m’ont expliqué quelles étaient les prochaines étapes et que j’allais être bien suivie). Pour les médecins de famille, malheureusement, comme dans beaucoup de régions au Canada, ça peut être très compliqué. Si vous n’en avez pas encore, je vous conseille de partir en chasse de votre praticien assez rapidement, ou de vous tourner vers les cliniques sans rendez-vous pour les premiers suivis. Pour trouver un médecin de famille, le plus « simple » est de chercher dans les groupes d’expatrié.e.s, la communauté d’immigré.e.s est très soudée et parfois on peut trouver le contact d’un médecin qui viendrait d’arriver et chercherait à se faire une clientèle. Vous pouvez essayer aussi les « community » groupes Facebook de votre ville ou quartier, souvent la coopération est grande. Dans tous les cas, il faut s’armer de patience et ne rien lâcher !

Les premiers tests

La première échographie, dans notre cas, s’est faite autour de la 11ème semaine, c’est l’échographie de datation, qui permet de fixer la date prévue d’accouchement. En période de covid (mais qui n’était pas trop extrême à ce moment), j’ai quand même dû faire l’examen à 90% du temps seule avec la praticienne. Mon conjoint a pu nous rejoindre à la toute fin pour voir le bébé à l’écran parce que j’ai insisté lourdement (:D).

Puis nous avons pu faire le premier Doppler pour écouter le coeur du bébé deux semaines plus tard, chez notre sage-femme, à la 13ème semaine.

C’est aussi au cours de la toute fin du premier trimestre que l’on peut faire, si on le souhaite, la première prise de sang pour faire le dépistage génétique.

Et moralement / physiquement ?

Petite parenthèse « humeur » dans cet article pour parler du ressenti de future-maman. Comme cela dépend énormément de chaque femme, je ne parlerai que de ma situation. Et chez moi, ça a été épuisant, j’ai commencé à avoir mes hormones qui me réveillaient la nuit, qui m’épuisaient la journée et qui me donnaient des sensations de nausées, tout en m’écoeurant de toute forme de nourriture saine (la poutine, c’était la vie). Absolument rien de grave, mais concilier le travail, Instagram, les jobs de Freelance et une vie sociale et active en dehors a été, dans mon cas, impossible. Donc j’ai appris à interrompre ce que je pouvais, à ne faire que ce qui était indispensable ou obligatoire, puis à ajouter doucement une activité, plus une autre, puis à ralentir à nouveau quand ça devenait trop intense. C’était une « danse » particulière, une oscillation entre le « ok j’ai besoin de faire plus » et le « omg dois-je vraiment quitter mon canapé?? ». Je ne suis pas quelqu’un qui pratique le lâcher prise en temps normal, et pourtant, dans cette situation ça s’est fait tout seul. En attendant l’entrée dans le 2e trimestre, ça a été pour moi une forme de « carpe diem » : aujourd’hui je ne sors pas ? Ok, ce n’est pas grave, ne culpabilisons pas, on verra demain. Je n’arrive pas à manger comme je l’imaginais ? On va fractionner un peu plus et essayer de s’alimenter. Et petit à petit, on se rend compte qu’on arrive à surmonter cette période pour entrer dans celle qui est parfois plus douce : le 2e trimestre (article à suivre).


Ressources :

3 Commentaires

  • florence
    17/01/2022 at 11:03

    Trop chouette de te lire, c’est de mon côté le premier article que je lis à ce sujet de la part d’une expat; et même si je ne suis pas -encore- concernée, je trouve ça vraiment interessant et riche que tu partages ces ressources ici. Merci <3 Et plein de bonheur, et de courage (et de poutines! :p ) pour la suite <3

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    • Élodie
      18/04/2022 at 16:48

      Oh je découvre ton message seulement maintenant, désolée !! Et mille mercis, ton gentil mot est vraiment encourageant 🙂

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  • […] je l’expliquais dans la première partie, le tout début de ma grossesse a été un peu vertigineux, j’ai eu peur de ne pas trouver […]

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