Habiter Vancouver / Parentalité

La grossesse à Vancouver – Partie 2

Le premier trimestre est passé, yay! On quitte la petite inquiétude pour entrer dans le partage de la bonne nouvelle avec un grand sourire aux lèvres, tout en se projetant vitesse grand V : et maintenant, on commence par quoi ?*

*Comme pour le premier article, celui-ci parlera uniquement de mon expérience et de mes choix, selon ce qui s’est présenté à moi 🙂

Le suivi et les rendez-vous

Comme je l’expliquais dans la première partie, le tout début de ma grossesse a été un peu vertigineux, j’ai eu peur de ne pas trouver d’allié.e pour être bien suivie. Puis très vite, j’ai trouvé mon cabinet de sages-femmes et tout a été idyllique puisque j’ai été prise en charge, écoutée, accompagnée.

Au début du deuxième trimestre, on peut faire la deuxième prise de sang pour le dépistage génétique. Le résultat n’est pas un diagnostique en lui-même, mais il permet de savoir s’il est nécessaire de faire des examens complémentaires, ou non (et si on le souhaite, ou pas).

C’est durant ce trimestre que se déroule la deuxième et dernière échographie (vers la 20ème semaine). C’est l’échographie la plus importante puisqu’elle permet de voir les organes du bébé, de mesurer son corps et de voir si tout se développe parfaitement. C’est aussi à cette échographie qu’on peut savoir le sexe du bébé si on le souhaite.* Ici et dans mon cas, ce sont des techniciens spécialisés qui l’ont faite**. C’est un examen important, qui demande de la concentration et du temps, vous pouvez compter entre 45 min et 1h dans le cabinet. De mon côté, c’était aussi l’échographie la plus désagréable des deux : j’avais du mal à rester allongée sur le dos, je sentais le poids du bébé et je ne pouvais pas voir l’écran de la technicienne. Donc je n’avais rien d’autre à faire que d’attendre que l’examen se termine pour voir le bébé pendant environ 5 minutes. À noter aussi : contrairement à la France, si tout se déroule bien dans la grossesse, il n’y aura que 2 échographies en Colombie-Britannique : la première dite « de datation » qui permet d’évaluer une date de naissance, et celle-ci qui permet de vérifier que tous les organes se développent bien. Il est possible d’ajouter des échographies de votre plein gré (par exemple : une échographie 3D), mais dans ce cas, elle n’est pas remboursée par la MSP, le système de santé provincial.
* Ici, les techniciens ne pouvaient pas me dire tout de suite si c’était une fille ou un garçon. J’ai dû attendre qu’ils transmettent les résultats à ma sage-femme pour qu’elle me les communique ensuite.
** Le doppler qui permet d’écouter le coeur, pouvait être fait chez ma sage femme. Par contre les examens plus poussés comme l’échographie, c’est en centre d’imagerie. Le résultat est ensuite communiqué à la sage-femme ou au / à la gynécologue, qui nous contacte et discute du résultat s’il y a besoin.

Autre test à prévoir : le test de glucose. Le fameux, celui redouté et dont la réputation est grande. Ici, j’étais un peu stressée à l’idée de le passer (parce que justement, beaucoup m’avait alertée sur le fait qu’il était affreux). Et finalement, je l’ai trouvé tout à fait ok. Le principe ? Entre la 24 et 28ème semaine de grossesse, vous aurez un test à passer pour voir s’il y a un risque de diabète gestationnel (aussi connu sous le nom de diabète de grossesse). Le premier test permet de faire une évaluation, s’il revient négatif : tout est ok et on continue comme avant. S’il revient positif, il y a un second test à faire et si celui-ci est positif aussi, alors il y aura une prise en charge particulière avec le/la responsable de santé.
Donc, notre premier petit test, c’est de boire une boisson très sucrée (elle contient 50 g de glucose), en moins de 5 minutes (l’infirmière ne plaisante pas avec ça : elle est restée à côté de moi avec un chronomètre en main, pression assurée). Puis on attend 1 heure. Pendant cette heure, le glucose va augmenter en réaction au sucre ingéré et, après ces 60 minutes, la prise de sang qui sera faite permettra de voir si les taux restent normaux. Pour le contexte : je ne mange pas très sucré et je ne bois que très rarement des sodas, d’où mes appréhensions quant à la bête… Je dirai que la boisson en elle-même est effectivement très sucrée, mais j’ai trouvé que c’était comme boire un soda ici. À savoir qu’au Canada les boissons sont généralement plus sucrées qu’en France, donc il est possible que cela ait altéré mon jugement. Mais en tout cas j’ai trouvé ça tout à fait jouable. Je conseillerai simplement de ne rien prévoir après : la descente du « sugar rush » peut être brutale…


source : pixabay

Le congé maternité / parental

Avec le système de garde des bébés (on en reparlera dans un prochain article), c’est LE point d’angoisse en Colombie-Britannique. Si on sait que les loyers sont de plus en plus chers, on sait aussi que s’absenter du travail = diminution du salaire. Mais un enfant = besoin de plus de place et d’attention, non ? Donc ces deux additions ne semblent pas s’accorder au mieux. Voici un petit récapitulatif des choses à prendre en compte pour les congés liés aux petits êtres :

  • Au Canada, il est assez fréquent que la mère s’absente 1 année entière après l’accouchement. Fréquent ne veut pas dire automatique, certaines décident de s’absenter moins, d’autres plus, l’essentiel étant de trouver son équilibre et de bien calculer selon ses revenus. C’est important toutefois de garder en tête que culturellement, c’est ok de s’absenter 1 an : d’ailleurs, certaines garderies n’acceptent pas les bébés de moins d’un an. Il faut donc trouver une alternative (et souvent, ici, elle est coûteuse) pour couvrir les mois en dessous d’un an.
  • Le congé maternité dure jusqu’à 15 semaines et, souvent, il débute le jour de l’accouchement. Il couvre 55% du salaire brut et avec un plafond maximal de 638$/semaine. Certaines entreprises proposent un supplément permettant d’arriver, pendant ce laps de temps, à 70-80% du salaire brut, mais ça dépend de chaque entreprise et des avantages qu’elle propose à ses employées.
  • Après le congé maternité, on bascule (si souhaité) dans le congé parental. On reste aussi à 55% du salaire brut (avec un maximum hebdomadaire de 638$/semaine) et, souvent, les entreprises ne proposent plus de complément (mais là aussi, vous l’aurez compris, ça dépend des entreprises).
  • Dans certaines provinces, il y a un congé paternité à la naissance, ce n’est pas le cas en Colombie-Britannique. En revanche, le Fédéral propose 5 semaines de congés parental au père, et la mère peut décider de donner des semaines de son congé parental à son conjoint afin qu’il ait plus de temps off pour s’occuper du bébé. Vous me voyez venir : certaines entreprises proposent aux pères d’avoir un congé paternité (mais donc payé par l’entreprise, pas par l’État), c’est aussi et encore au cas par cas.

Et moralement / physiquement ?

Personnellement, c’était mon trimestre préféré. J’ai eu la chance d’être libérée des nausées et de cet état de « hung over » quotidien dès le quatrième mois, j’ai pu retrouver le plaisir de manger et l’énergie de refaire plus de choses. J’ai aussi adoré voir mon ventre s’étirer et s’arrondir rapidement, j’ai pris beaucoup de plaisir à commencer à planifier et à réfléchir à ce dont on allait avoir besoin. Le fait que les examens soient encore espacés et faciles m’a permis de trouver un rythme de croisière, attendant à chaque fois le prochain rendez-vous Doppler avec impatience.
Dans les côtés un peu plus nuancés, et avec le climat mondial, c’est plus la santé mentale qui a été mise à l’épreuve. J’ai heureusement trouvé beaucoup de ressources et me plonger dans des lectures sur la grossesse et l’arrivée de bébé m’a beaucoup aidée. Et puis comme au premier trimestre, les hormones ont continué de me réveiller la nuit, mais petit à petit, je me suis habituée et ça devient moins douloureux sur le coup (la journée de travail, par contre, ça reste un défi quotidien).

Dans l’ensemble, je reste quand même sur un petit nuage de ce second trimestre, je me suis sentie beaucoup plus apaisée et libérée du poids du premier trimestre qui, entre les nausées et le risque que ça s’arrête qui est plus grand, me provoquait un peu plus d’inquiétudes. À voir comment le dernier trimestre se passera…


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