Quand on part à l’étranger, la santé peut vite devenir un sujet majeur, surtout si on n’est pas bien préparé.e ou qu’on n’a pas les bonnes assurances. Il est donc très important de se renseigner en amont des droits qui nous sont ouverts, selon notre visa et/ou permis de travail et selon notre région d’habitation.
Dans cet article, je ne parlerai pas des autres provinces : c’est extrêmement différent de l’une à l’autre et je ne suis pas assez renseignée pour vous guider au mieux. Par contre, je peux parler de la province de Vancouver : la Colombie-Britannique. Ici donc, nous avons la MSP (Medical Services Plan) qui ressemble un peu à la sécurité sociale française, mais en moins chouette quand même (on reste au Canada :)).
Qui est éligible ?
Pour obtenir la MSP, vous devez être considéré.e comme résident.e de Colombie-Britannique. Pour l’être, vous devez remplir ces critères :
- Vous devez être citoyen.ne du Canada ou avoir la résidence permanente
- Vous devez vous installer en Colombie-Britannique
- Et être physiquement présent dans la Province pendant au moins 6 mois d’une année civile. Une exception allant jusqu’à 7 mois d’absence est envisagée pour les personnes éligibles qui partent en vacances.
Si vous êtes en Permis Vacances Travail, vous avez des chances de l’obtenir également, à condition :
- d’avoir un permis d’au moins 6 mois ou plus
- de rester en C.-B. pendant au moins 6 mois ou plus
- de travailler au moins 18 heures par semaine
- et d’être employé.e pendant au moins 6 mois consécutifs pendant la période de validité du permis
Contrairement à d’autres provinces, c’est relativement simple d’obtenir sa MSP si on souhaite s’établir dans la province, et surtout, c’est une aide non négligeable quand on voit les coûts occasionnés par les actes de santé.
Qu’est-ce qui est pris en charge ?
La MSP prend en charge tous les services médicaux « nécessaires » fournis par des médecins, des sages-femmes, des chirurgies dentaires et buccales effectuées à l’hôpital, des examens de la vue s’il y a un risque médical et certains services d’orthodontie. Vous l’aurez compris, la MSP entre en jeu dès qu’il y a une question de santé majeure.
Pour essayer de clarifier, je peux vous donner un exemple pratique d’une expérience que j’ai vécue. En février 2020, j’ai eu une maladie assez importante à l’oeil. Dès les premiers symptômes, je suis allée chez un médecin en walk-in clinic (ici, les cabinets de médecin comme en France correspondent aux « médecins de famille », et ils sont très difficiles à atteindre. Souvent, il faut compter 1 an d’attente sur des listes pour en trouver un qui accepte des nouveaux patients. En attendant, on peut aller dans ces cliniques sans rendez-vous pour être diagnostiqué.e rapidement). Le médecin = acte médical de nécessité, donc est 100% remboursé par la MSP. Quand le médecin m’a vue, il a compris que ce n’était pas de son ressort, il m’a donc envoyée en urgence chez un ophtalmologue qui avait des machines pour faire des tests plus poussés. Comme c’est un médecin qui m’a dirigée vers ce spécialiste, les actes sont considérés comme médicaux puisqu’il y a un risque pour ma santé. Je n’ai donc pas payé l’ophtalmologue non plus, c’est la MSP qui m’a prise en charge.
1 an plus tard, j’ai eu peur que mon oeil fasse des siennes à nouveau. J’ai donc, de moi-même, pris rendez-vous directement avec l’ophtalmologue (erreur de débutant.e). Sauf que cette fois, ce n’était pas un médecin qui me recommandait, donc c’est considéré par la MSP comme une consultation « de confort ». J’ai payé 360$ pour la consultation et les tests, sans aucun remboursement.
Et le reste alors ?
Tout le reste est à votre charge, ou presque ! Donc par exemple : les services dentaires (hors avis médical important ou opération d’urgence), les examens oculaires ainsi que les lunettes et appareils auditifs. Les médicaments, même sur ordonnance (et parfois, ça fait très mal). Dans mon cas de mon petit oeil, j’ai laissé 80$ sur un seul flacon de gouttes pour les yeux, nécessaire à ma guérison.
Par chance, souvent les employeurs proposent une mutuelle pour combler les autres soins non pris en charge (exemple : physiothérapeute, dentiste, massothérapeute, naturopathie, acuponcture, etc). Chaque employeur a son propre accord avec des assurances puis moyennant cotisation, vous pouvez décider d’en bénéficier (spoiler : la majorité des gens le font, car c’est très rapidement rentable surtout au niveau du dentiste).
Si toutefois ces options ne suffisent pas à combler vos besoins, il existe aussi des assurances de santé pour particulier (qu’elles soient locales ou internationales) qui peuvent vous aider à combler le restant des coûts à votre charge.
La différence avec l’assurance quand on vient avec un PVT ?
Généralement, les assurances qui accompagnent le PVT (et sont obligatoires), vont offrir le rapatriement, la prise en charge des vols si vous avez un décès d’une personne proche dans votre entourage et le remboursement des médicaments. C’est évident que c’est difficile de juger de l’impact positif que cela peut avoir, mais nous avons malheureusement vécu la situation où il nous a fallu trouver un vol en urgence, et l’assurance a complètement pris en charge les 2 000 et quelques de billets d’avion (comme on ne peut pas anticiper, les prix sont souvent au maximum). L’assurance est dans tous les cas obligatoire pour venir en PVT au Canada. Couplée avec la MSP, elle peut donc permettre d’avoir d’excellents remboursements sur les frais annexes liés à la santé, offrant à la fois un confort d’esprit, et un confort financier non négligeable. Enfin, l’assurance PVT permet aussi de couvrir les frais médicaux si on ne rentre pas dans les critères de la MSP cités ci-dessus (comme avoir un emploi d’au moins 6 mois à raison de 18h par semaine).
Aucun commentaire