Dans quelques jours, je fêterai mes 3 ans au Canada. 3 ans. Ça me paraît surréaliste et tellement long alors qu’en réalité, c’est cliché de le dire mais : c’est passé tellement vite. Je n’en parle plus que sporadiquement sur Instagram, mais c’est une question qui revient souvent : quel a été mon parcours avec l’immigration Canadienne et comment est-ce que je l’ai vécu ? Mes chères et chers, je m’exécute, voici mon récit !
Mon Permis Vacances Travail (PVT)
Je suis arrivée au Canada avec un Permis Vacances Travail, un véritable Graal au Canada. Pourquoi je pense que c’est un Graal ? Ce type de permis nous offre une multitude de possibilités de vie au Canada : pendant 2 années (!), on peut y travailler. Ou pas. On peut faire des road trips, ou décider de ne faire que travailler. Et on peut être aussi bien : faire des jobs alimentaires, du woofing, des emplois « de bureau » ou encore décider de construire une carrière de free-lance, de responsable d’équipe et j’en passe* : la liberté qu’offre ce permis est juste incroyable. Et comme c’est un permis dit « ouvert », on peut changer d’emploi autant de fois qu’on veut, ce qui est extrêmement précieux si / quand on tombe dans des postes (ou sur des personnes) qui ne nous conviennent pas.
*Certains emplois entrent dans la catégorie des professions réglementée par un ordre professionnel, je vous conseille de bien vous renseigner en amont.
Ma Mobilité Francophone (MF)
Après mon PVT, une seule question me venait en tête : je veux rester, mais je ne peux pas encore demander la RP donc je fais quoi maintenant ?!
J’ai donc lancé une mobilité francophone (spoiler : l’article arrive la semaine prochaine !) avec mon employeur. Contrairement au PVT, vous aurez compris : il faut avoir un employeur, c’est un permis dit « fermé » qui est accessible dans tout le Canada sauf au Québec (qui a son propre système d’immigration). Et il faut que le job soit en catégorie des emplois dits « qualifiés » pour lancer ce type de permis. Mon employeur étant d’accord pour me « sponsoriser » (et moi aussi, j’étais d’accord à me lier à eux puisque ça se passait très bien), nous avons lancé la procédure en juin 2020. On savait que ce n’était pas le bon moment pour changer de permis… Malheureusement, la pandémie a bousculé beaucoup de choses, et l’immigration canadienne en a été très perturbée.
Donc, en juin 2020, nous avons lancé la demande de MF, en ligne, ce qui prend en général « 2 à 3 semaines » pour ma catégorie d’emploi selon le site du gouvernement. Je l’ai obtenue en début novembre 2020, soit 5 mois après la demande.
Donc entre le 30 septembre (fin de mon PVT) et début novembre, je suis passée par le statut dit « implicite« . Je n’avais pas de permis de travail à jour, j’étais autorisée à continuer de travailler et à vivre au Canada, mais je ne pouvais plus sortir du pays au risque de perdre ce droit exceptionnel du statut implicite. En période de pandémie (déjà en temps normal), je vous avouerai que c’est quelque chose de très angoissant, on a eu terriblement peur qu’il arrive quelque chose à nos familles ou à nos amis et que nous nous retrouvions dans la situation d’être bloqués à l’étranger à cause des papiers. Dans cette aventure hasardeuse, nous avons eu de la chance : la période de pandémie était très clémente pour les personnes en difficulté comme nous : l’assurance santé a continué de nous couvrir, mon employeur était compréhensif, celui de mon amoureux aussi et, finalement, nous n’avons eu qu’un seul mois de flottement dans cette situation.
Le cap de la Résidence Permanente (RP)
Toujours en temps de pandémie (sinon, c’est moins rigolo), on a donc décidé avec mon amoureux de lancer notre demande de Résidence Permanente.
Certain(e)s décident de ne jamais franchir ce cap et de toujours rester en permis temporaires, d’autres lancent la RP dès qu’ils.elles le peuvent : c’est vraiment selon les envies et budget de chacun. On parlera aussi de la RP et de son coût par ici très bientôt !
Une fois la décision prise, le 5 octobre 2020, tout pile 2 ans après notre arrivée, on commence donc à lancer les démarches. En premier : je m’inscris pour passer un test de français (TEF), je commence à contacter mon université pour obtenir mon relevé de notes d’il y a quelques années, et on commence à sérieusement se renseigner sur le « quoi faire, quand, comment »? Spoiler numéro 3 : je vous dirai tout dans des articles précis par ici pour que vous puissiez avoir le détail de tout mon parcours 🙂
Et maintenant ?
À la fin du mois de juin 2021, nous avons eu la belle surprise d’obtenir notre Résidence Permanente, 6 mois après avoir débuté le processus en ligne. C’est un très gros cap de passé, un immense soulagement et un répit administratif incroyable. Maintenant, nous n’avons plus à chercher d’employeur pour nous sponsoriser, nous sommes libres de quitter le pays et y revenir sans nous préoccuper de nos papiers, nous pouvons reprendre des études, faire des prêts bancaires (euh… Wouhou?), changer de province comme on le veut. Bref : maintenant, nous avons un grand sentiment de liberté et un début de sentiment de « nous commençons à être chez nous » (un début, il y aura toujours un sentiment -parfois renforcé par des personnes malintentionnées qui aiment dire aux immigrés qu’ils.elles ne sont pas chez eux.elles…).
Pour l’instant, nous n’envisageons pas la citoyenneté. Comme toujours, on se laisse le temps d’y réfléchir (de toute manière, ce ne sera pas avant 2 ans minimum), et on verra le moment venu, si on est encore là, si on a envie, si on a le temps, etc etc.
Mais dans ce parcours d’immigration, je me sens extrêmement chanceuse. Si la vie ici n’a vraiment pas été toute rose tous les jours, je trouve que nous avons eu de la chance dans nos démarches, tout s’est fait plus ou moins rapidement mais sans jamais tomber sur le truc qui coince et qu’on ne comprend pas pourquoi (et croyez-moi, ça arrive). C’est un peu comme si (j’aimerais) le Canada nous accueillait un peu après quelques années d’initiations pas mal violentes et difficiles. Comme si après le rejet, il se disait « finalement, ils sont ok eux ». Ah ah ah. Il ne nous reste donc plus qu’à profiter de cette RP, profiter de la vie canadienne et laisser le temps nous dire si nous nous lancerons pour l’ultime étape de la citoyenneté ou non.
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