Quand on parle d’immigration au Canada, on pense souvent au Permis Vacances Travail (PVT), ou à la Résidence Permanente, mais on ne connait pas bien ce permis de travail qui est la Mobilité francophone et qui peut être ô combien pratique.
Qu’est-ce que c’est que la Mobilité Francophone (MF) ?
C’est un permis de travail possible dans tout le pays, en dehors du Québec, qui est rattaché à un employeur. Il faut donc avoir une offre d’emploi valide pour lancer ce processus. Ce programme a été mis en place par le Gouvernement pour répondre à l’engagement d’assurer un « équilibre » entre les deux langues officielles, le français et l’anglais. Dans les faits, dans les provinces à majorité anglophone, la langue française est très minoritaire et on est très loin des promesses d’équilibre idéalisées par le gouvernement, mais c’est un autre sujet.
Ce qui nous concerne ici, quand on est immigrant(e) francophone, c’est que ce programme permet d’encourager notre mobilité en dehors du Québec, facilitant ainsi l’obtention d’un permis de travail à faible coût et (généralement) sans trop de casse-tête administratif.
Les avantages
La MF est un permis de travail qui dispense d’EIMT. L’EIMT, c’est l’Étude d’impact sur le Marché du Travail au Canada. En clair, c’est une étude essentielle pour certains permis de travail. L’employeur doit prouver (réellement prouver, pas juste déclarer) qu’il a tout fait pour engager un.e canadien.ne en amont, mais que la pénurie de main-d’oeuvre le pousse à vous recruter vous, immigrant.e, pour répondre à son besoin. En malus, cette étude coûte 1 000$ à l’employeur, autant dire qu’il doit être très motivé pour engager des étrangers.ères soumis.es à l’EIMT.
Donc notre mobilité francophone, elle, est exemptée de cette EIMT, ce qui est un réel atout pour convaincre un employeur canadien.
Elle ne coûte pas très cher, ni pour l’employeur, ni pour nous, immigré(e)s. L’employeur doit payer 230$ pour lancer la procédure de son côté, et le/la francophone doit payer 155$ (85$ de plus seront à débourser si vous n’avez pas encore fait votre biométrie).
Elle n’impose pas d’âge limite. Et c’est son gros avantage par rapport au PVT : beaucoup de francophones souhaitent se lancer et se retrouvent parfois bloqué.e.s puisqu’on ne peut participer au PVT que jusqu’à 35 ans uniquement pour le Canada (30 ans si on est Belges).
On peut demander autant de Mobilités francophones qu’on le souhaite. Si on est arrivé.e.s depuis un pays francophone et qu’on se rend compte que l’entreprise ne nous plait pas, on peut en changer en demandant une nouvelle Mobilité francophone ailleurs.
Les inconvénients
Le principal inconvénient, c’est celui d’être relié.e à un employeur obligatoirement. Je pense que tous les immigrant.e.s préfèreraient être toujours en permis de travail dit « ouvert » pour avoir la liberté de changer comme bon lui semble. Ici, on peut changer, mais ça demande du temps, de faire des démarches administratives, de payer un nouveau permis de travail et de retrouver un nouveau travail qui accepte de sponsoriser notre futur permis de travail.
Ensuite, il est important de souligner que votre emploi doit se trouver dans les catégories 0, A ou B de la Classification Nationale des Professions (CNP). Ce qui est, à mon sens, un peu dommage car beaucoup de francophones aimeraient ou auraient besoins d’être servis dans leur langue maternelle, et ça passe aussi par des services qui se trouvent dans les classes C et D.
Qui est éligible à la Mobilité francophone ?
- Tous les francophones. Pour ma part, on ne m’a pas demandé de prouver mon niveau de français par un test car j’avais des preuves de ma scolarité faite en français et tous mes emplois étaient francophones également. Mais ça ne veut pas dire qu’ils ne demandent jamais aucune preuve, à vous de voir en amont si un test officiel serait peut-être plus sécuritaire selon votre cas (TEF ou TCF).
- Vous devez avoir une offre d’emploi et elle doit être dite « qualifiée ».
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